Séminaire Cycle "Généalogies du mondial" (2014-2018)



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Généalogies du mondial
 (2014-2018)
 


en association avec : EA 1569 - Transferts critiques et dynamiques de savoirs ; Axe "La fabrique du contemporain" (resp. Lionel Ruffel, EA 7322, Littérature, Histoire, Esthétiques, Université Paris 8) ; et le Columbia Global Center in Paris (MA in HIstory and LIterature).

Comité scientifique : Maria-Benedita Basto, Jaine Chemmachery, Claire Joubert, Stavroula Katsiki, Hélène Quiniou, Lionel Ruffel, Clemens Zobel.

Lieu : Columbia Global Center, Reid Hall, 4 rue de Chevreuse, 75 006 Paris.

Toute l’actualité sur le carnet du séminaire.

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Programme 2017-2018

Le programme annuel est en cours de finalisation.

La nouveauté de cette 3e année est le démarrage du cycle "Mondialités islamiques : interfaces anglophones et francophones", inauguré au printemps 2017, coorganisé par Claire Gallien (Université Paul Valéry-Montpellier III/IRLC) et Claire Joubert (Paris 8/TransCrit). Ses travaux commenceront au début 2018.

Le cadre de calendrier 2017-2018 est d’ores et déjà fixé :

 

  • vendredi 6 octobre 2017, 18h-21h, salle 316 :
    Clemens ZOBEL

(anthropologie/sciences politiques, Paris 8 / LabTop CRESPPA)

 

Les politiques néolibérales peuvent-elles créer des communs transnationaux ?

Le cas des entrepreneu.r.ses migrant.es de l’Ecole de projets de la Région d’Ile-de-France

 

  • vendredi 17 novembre 2017, 18h-21h, salle 316 :
    Stéphane DUFOIX (Paris Nanterre / Sophiapol)

 

Sociologie internationale, globale, ou mondiale ?
Retour sur un parcours d’enquête

Stéphane Dufoix est professeur de sociologie à l’Université Paris-Nanterre (laboratoire Sophiapol) et enseignant à Sciences-Po Paris. Sa recherche porte sur l’histoire des concepts et la sociologie historique des sciences sociales. Il est responsable au Collège d’études mondiales du Séminaire de sociologie mondialisée.

Parmi ses publications récentes : Le Tournant global des sciences sociales, dirigé avec Alain Caillé (Paris, La Découverte, 2013) ; La Dispersion. Une histoire des usages du mot diaspora (Paris, Éditions Amsterdam, 2012). Il dirige depuis 1981 avec Eric Macé (Université de Bordeaux) une équipe internationale de sociologie autour des perspectives d’une sociologie mondiale. Il prépare actuellement un Manuel d’introduction aux études globales (avec Vincenzo Cicchelli) et un essai sur la sociologie mondiale.

 

  • vendredi 8 décembre 2017, 18h-21h, salle 316 :
    Naji EL KHATIB (Institut Medfil), Béatrice RETTIG (Doctorante, Philosophie/LLCP-Paris 8), Valentin SCHAEPELYNCK (MCF Sciences de l’éducation/ Experice Paris 8), Engin SUSTAM (MCF invité, Sciences de l’éducation/ Experice Paris 8), dans le cadre du Séminaire Epistémologie et politique – Recherches en Proche et Moyen-Orient :

 

"Istanbul, Qamishlo, Haïfa, Saint-Denis, etc. :

cartographies d’une enquête collective"

Naji El Khatib (Institut des Humanites Medfil) – Doctorat de sociologie politique à l’EHESS à Paris. A longtemps enseigné à l’Université An-Najah de Naplouse (Palestine). Co-responsable de l’Institut des Humanités MEDFIL et du CUEM-Consortium des Universités Euro-méditerranéennes. Domaines de recherche : La sociologie de l’intervention, la socio-analyse et l’analyse institutionnelle, la psycho-analyse des groupes, les théories et les méthodes de formalisation de la recherche et de l’enseignement et leur mise en pratique. La sociologie de la famille, de la santé, du travail social, de l’éducation, et du juridico-social. Publications et ouvrages récents : The Plurality of Thought Versus the Monolithic Obscurantism, Omagate publishing, 2016. The Gender and the Globalization of Concepts-Deconstructive Analysis, Omagate publishing, 2015.

Béatrice Rettig (LLCP-Paris 8 / Inter-zones) – Cursus de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (DNSAP en 1999), du post-diplôme international de l’Ecole supérieure d’art de Marseille, et masters d’arts-plastiques et de philosophie politique à l’Université Paris 8 Saint-Denis (thèse en cours sur la critique du sujet politique moderne). Résidences, interventions et workshops Art et Média (France, Europe et à l’international). À l’initiative de plusieurs collectifs, festivals, et plateformes en réseaux. Organisation de rencontres Art et Politique (Ensba, Paris 2002-2010, La Générale en manufacture, Sèvres 2010-2015), et séminaire libre de philosophie politique (Université Paris 8 Saint-Denis, actuel).

Valentin Schaepelynck (Experice-Paris 8) – Maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris 8. Après des études de philosophie aux universités Paris 8 et Paris 10 Nanterre, a soutenu une thèse en sciences de l’éducation à Paris 8 à propos de l’émergence de l’analyse institutionnelle dans les années 60. Ses travaux portent sur l’analyse institutionnelle, la psychothérapie et la pédagogie institutionnelle, les pédagogies nouvelles, la politisation des enjeux pédagogiques, la socio-histoire des institutions et des dispositifs pédagogiques, la philosophie de l’éducation.

Engin Sustam (Experice-Paris 8) – Master de sociologie de l’art de l’Université de Mimar Sinan à Istanbul, puis master et doctorat à l’EHESS à Paris. Thèse, parue en 2016 : “Art & Culture subalterne Kurde”. Engin Sustam a enseigné aux Universités d’Arel, et du 29 Mai à Istanbul, et à l’Université de Genève en sociologie et en philosophie. Ses recherches portent sur la sociologie des arts, les études kurdes, les nouveaux mouvements sociaux, la critique postcoloniale, la pensée politique et la violence et la contre-violence en Turquie. Il est le curateur de plusieurs expositions à Istanbul abordant les relations entre art, politique, genre et mémoire. Membre du comité de rédaction de la revue Teorik Bakis et de nombreux collectifs dont BAK (Universitaires pour la Paix), Jîngeh, Eko-Jîn et Jiyana Ekolojîk en Turquie.

Le Co/Po/Mo :
Le projet « Épistémologie et Politique – Recherches en Proche et Moyen-Orient » réunit des démarches de recherche en Proche et Moyen-Orient dans la globalisation, qui portent sur les nouvelles formes d’agir politique et les productions théoriques du post-national, les généalogies de la violence et les langages de la mémoire, la construction des appartenances multiples, l’expérience des frontières, et les politiques des savoirs et de la traduction.
Il confronte un corpus élargi dans les sciences humaines et sociales vers les Art & Média et les études politiques et décoloniales dans un contexte d’échange international.
D’abord une série de rencontres ponctuelles à l’Université Paris 8 Saint-Denis (France), l’artist-run-space La Générale en manufacture (Sèvres, France), l’Académie des sciences sociales de Mésopotamie à Qamishli (Rojava, Syrie) et le Centre de recherche Sorhawardi à Souleymanieh (KRG, Irak) en 2015-2016, ce projet de recherche a pris la forme d’un séminaire mensuel, de journées d’étude et workshops en Art & Média en 2016-2017 à l’Université Paris 8 Saint-Denis avec l’Institut des Humanités Medfil (France-Palestine), et l’accueil du Laboratoire des Logiques Contemporaines de la Philosophie LLCP-Paris 8 (EA 4008), et du Centre de Recherche Interuniversitaire Expérience Culture Ressources Éducation Experice-Paris 8 (EA 3971).
Il donne lieu à une démarche d’élaboration contributive et l’organisation d’un séminaire itinérant en 2017-2018.

Le MedFil :
Dans une situation de guerres et d’occupations, de mondialisation accélérée, de montée de l’intolérance entre communautés, de ghettoïsation et des conflits traversant l’espace euro -méditerranéen, y compris toutes les violences faites aux femmes, les sciences sociales et les sciences humaines ont des lourdes responsabilités, non pas pour « soigner » ces maux de notre temps mais pour rendre effectifs et féconds les principes généraux d’éthique ,de dialogue et de compréhension entre les différentes sociétés,communautés, générations, cultures et systèmes civilisationnels. Si les universités se veulent d’être avant tout des hauts lieux de travail intellectuel pour « penser » le social, le culturel et l’économique, nombre d’obstacles et de contrastes relevant des contextes sociopolitiques, culturels et économiques montrent la nécessité de créer des jonctions entre universités et sociétés, entre le travail de réflexion et la pratique du terrain d’où l’importance de la création de ce site : trait d’union pour une communication scientifique en continue.

  • vendredi 26 janvier 2018 :
    Geoffrey PLEYERS (sociologue, FNRC, Université Catholique de Louvain), co-directeur du volume Open Movements. For a global and public sociology of social movements, directeur de nombreux numéros spéciaux dont Mouvements sociaux. Quand le sujet devient acteur (Editions de la MSH), et auteur de Alter-globalization. Becoming Actors in the Global Age (Cambridge : Polity).
    Programme à confirmer prochainement

 

  • vendredi 9 février 2018 :
    Mondialités islamiques #1 – Thomas BRISSON (sociologie, Paris 8/CRESPPA), auteur de Les Intellectuels arabes en France (La Dispute, 2008). Titre précisé prochainement

 

  • vendredi 16 mars 2018 :
    Mondialités islamiques #2 – programmation en cours

 

  • vendredi 13 avril 2018 : 
    Mondialités islamiques #3 – Anna-Louise MILNE (littérature française, francophone et comparée, University of London Institute in Paris), créatrice du Paris Centre for Migrant Writing and Expression et organisatrice du programme "Cultures plurielles / Espaces pluriels : perspectives franco-britanniques sur l’Institut des Cultures d’Islam à Paris". Titre précisé prochainement

 

  • vendredi 30 mars 2018 :
    Silvia CONTARINI (littérature italienne, Paris Nanterre, EA Etudes romanes), (co)directrice entre autres des volumes Coloniale e postcoloniale nella letteratura italiana degli anni 2000 (2012), La letteratura italiana al tempo della globalizzazione (2014), Interprétations postcoloniales et mondialisation. Littératures de langues allemande, anglaise, espagnole, française, italienne et portugaise (2014) et L’Italian Theory existe-t-elle ? (2015) :

"Italie : du Sud du Nord au Nord du Sud"

 

  • samedi 5 mai 2018 :
    Mondialités islamiques #4 – journée d’étude à l’Université Paul Valéry – Montpellier III :

"Lectures de la charia : de l’orientalisme au décolonial"

 

  • vendredi 25 mai 2018 :
    à préciser

 

  • vendredi 15 juin 2018 :
    Mondialités islamiques #5 – séminaire / table ronde, programmation en cours.

Toutes les séances sont ouverte librement à tous.

 

Dernière mise à jour le 25/11/2017


 

 

Calendrier 2016-2017

 
  • vendredi 13 janvier 2017, 18h-21h, Columbia Global Center, salle 314 : séance consacrée au champ disciplinaire de l’histoire de l’art. 

Nous accueillons Zahia RAHMANI, auteur d’une trilogie consacrée à des figures contemporaines « d’hommes bannis », ? Moze (2003, SW, 2016), Musulman roman (2005, SW, 2015) et France récit d’une enfance (2006, Livre de poche, 2008) aux éditions Sabine Wespieser, et responsable du domaine de recherche "Arts et architecture dans la mondialisation", inauguré en 2004, à l’Institut national d’histoire de l’art.

 

Ce programme transversal, dédié aux corpus critiques et aux pratiques artistiques à l’ère de la mondialisation, est articulé au projet de base de données interactive « Bibliographie Art et mondialisation », seul outil de référence en accès libre disponible à ce jour. Ce corpus a permis de constituer à l’INHA un fonds bibliographique unique sur la mondialisation de l’art et ses enjeux théoriques, de sa généalogie aux emprunts faits à la littérature comparée.

 

Elle a construit avec Jean-Yves Sarazin alors directeur des Cartes et plans à la BNF, l’exposition Made in Algeria, généalogie d’un territoire, présentée au Mucem jusqu’en mai 2016, ainsi que le catalogue paru chez Hazan. En 2016 elle a créé à l’IHNA, avec un collectifs de chercheurs et de commissaires d’expositions, le programme « Observatory : Global Art Prospective ». Elle est actuellement Visiting Professor à la Gallatin School of Individualized Study de l’Université de New-York.

 

 

  • vendredi 10 février 2017, 18h-21h, Columbia Global Center, salle 314 : carte blanche à Maria-Benedita BASTO et Orazio IRRERA : relectures d’Edward Said

 

Maria Benedita BASTO (Etudes lusophones, Université Paris 3) :

"Edward Said et la décolonisation épistémique : une philologie géographique ?"

 

Maria-Benedita Basto est Maîtresse de conférences à l’UFR d’Études Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris-Sorbonne, chercheuse au CRIMIC et chercheuse associée à l’IMAF et à IHC/Université Nouvelle de Lisbonne. Son travail porte sur des problématiques coloniales et postcoloniales autour des mémoires et de l’archive, des épistémologies subalternes et des (trans)nationalismes dans le monde lusophone, ainsi que sur les mouvements internationalistes des années 1960 et 1970 et les luttes de libération. Elle a publié entre autres A guerra das escritas. Literatura, nação e teoria pós-colonial em Moçambique, Lisboa : Vendaval, 2006, et a dirigé Littératures de l’Angola, du Mozambique et du Cap-Vert, ELA, 37, 2014, Enjeux littéraires et espaces démocratiques en Afrique subsaharienne, Paris : Éditions EHESS, 2007 ; et co-publié Literatura e independências, Via Atlântica, 39, Universidade de São Paulo, Brasil, 2015. Elle prépare actuellement un volume sur L’archive sensible. Mémoires intimes et domination dans les espaces ibériques et latino-Américains ex-impériaux.

 

Orazio IRRERA :

"Philologie et politique : la pratique de l’humanisme chez Edward Said."

 

Orazio Irrera est Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Il est également Directeur de programme au Collège international de philosophie où il anime un séminaire sur "Les épistémologies subalternes et la critique postcoloniale". Il est membre du Conseil Scientifique du Réseau TERRA et co-directeur de la revue materiali foucaultiani. Il a coédité Foucault e le genalogie del dir-vero (Cronopio, 2014) et Foucault and The Making of Subjects (Rowman & Littlefield, 2016), et il prépare actuellement un livre sur Edward Said pour les Éditions Amsterdam.

 

  • vendredi 17 mars 2017, 18h-21h, Columbia Global Center, salle 314 :

 

Ce que le postcolonial fait à la philosophie / ce que la philosophie fait au postcolonial :

 

Une table ronde avec

Orazio IRRERA, Yala KISUKIDI, et Matthieu RENAULT,

du département de philosophie, Université Paris 8. 

 

Orazio IRRERA est Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Il est également Directeur de programme au Collège international de philosophie où il anime un séminaire sur "Les épistémologies subalternes et la critique postcoloniale". Il est membre du Conseil Scientifique du Réseau TERRA et co-directeur de la revue materiali foucaultiani. Il a coédité Foucault e le genalogie del dir-vero (Cronopio, 2014) et Foucault and The Making of Subjects (Rowman & Littlefield, 2016), et il prépare actuellement un livre sur Edward Said pour les Éditions Amsterdam.

 

Nadia Yala KISUKIDI est Maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Elle a été Vice-Présidente du Collège International de Philosophie (2014-2016) et mène, en tant que directrice de Programme au CIPh un séminaire sur la philosophie africana. Elle est membre de l’IRSE (Université de Genève). Elle a dirigé le dossier « Négritude et philosophie » pour la revue Rue Descartes (2014), a publié Bergson ou l’humanité créatrice (Paris, CNRS, 2013), et elle prépare actuellement un livre sur les reprises du problème théologico-politique dans les écritures de l’Atlantique noir.

 

Matthieu RENAULT est Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Il est l’auteur de : Frantz Fanon. De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale (Éditions Amsterdam, 2011), L’Amérique de John Locke : L’expansion coloniale de la philosophie européenne (Paris : Éditions Amsterdam, 2014), C.L.R. James : La vie révolutionnaire d’un « Platon noir » (La Découverte, 2016).

 

 

  • vendredi 28 avril 2017, 18h-21h, Columbia Global Center, salle 314 :

 

Jon SOLOMON (sinologue, Université Lyon 3) :

"Indexation de la performativité et le tournant transculturelà l’époque de la restructuration fordiste".

 

Né aux États-Unis, Jon Solomon a passé plus que 25 ans en Asie avant de s’installer en France il y a 6 ans. Il mène depuis 10 ans un projet de recherche sur la biopolitique de la traduction qui s’appuie sur la théorie de la traduction élaborée par Naoki SAKAI. Chercheur qui écrit principalement en anglais et chinois, il a également traduit de nombreux ouvrages, dont une traduction chinoise de l’essai célèbre du philosophe français Jean-Luc Nancy, La communauté désoeuvrée, reste emblématique.

 

 

  • vendredi 9 juin 2017, 18h-21h, Columbia Global Center, salle 314 : Jaine CHEMMACHERY (Littératures anglophones, Univerité Paris 1) et Stavroula KATSIKI (Sciences du langage, Université Paris 3) : Situations littéraires mondiales et transnationales. Titres exacts précisés ultérieurement.

 

  • vendredi 23 juin 2017, 18h-21h, Columbia Global Center, salle 314 : Claire GALLIEN, Claire JOUBERT, Hélène QUINIOU : présentation du projet de recherche "Mondialités islamiques", séance exploratoire et programmatique.

 

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Argumentaire général

 
Le dernier cycle du séminaire « Diversité des langues et poétique de l’histoire » était consacré à la mise en comparaison des pensées de la postcolonialité, à partir d’une relecture des Postcolonial Studies, et par la confrontation, théorique et idéologique, du « postcolonial » à la dimension du trans-colonial. L’histoire du colonialisme moderne était réinterrogée par celle des rapports traversiers entre systèmes coloniaux européens
concurrents, et l’histoire conceptuelle des tropes de la domination épistémique était reproblématisée par l’écoute du dissensus entre ses traditions discursives singulières dans les langues européennes vectrices de colonisation. L’amorce critique était donnée à l’interface historiquement délicate entre anglophonie et francophonie, en faisant de la réception problématique des Postcolonial Studies en France le point de départ de la réflexion[#_ftnref1" title="">[1]. L’enjeu était donc aussi de savoir ce qui se joue, scientifiquement et politiquement, dans cet accroc à la bonne « circulation internationale des idées », et dans tous les malentendus qui jalonnent le passage entre les langues – qu’ils agissent comme censure ou comme transcréation conceptuelle.
 
Dans le sillage des thématiques précédentes (le comparatisme littéraire, la traduction et les traductologies, l’idéologème « société de la connaissance » et la relation philologique entre vocabulaire et institution), le cycle 2014-2018 poursuit ce travail de critique comparatiste des pensées du rapport de différence culturelle, en prenant cette fois pour objet les concepts du mondial. Ce sont les situations d’énonciation de ces concepts dans les disciplines et dans les langues qui nous intéresseront, en tant qu’elles sont déterminées dans l’interaction critique avec l’ordre de la Mondialisation : en tant qu’elles dessinent, par là, les contours d’un nouvel état du rapport entre savoir et pouvoir.
 
Dans leur analyse généalogique des configurations contemporaines du pouvoir, les Postcolonial Studies ont construit depuis le début des années 1980 des outils qui ont rapidement démontré leur capacité à penser aussi les dimensions discursives des processus de mondialisation. Leur impact théorique s’inscrit progressivement sur l’ensemble des sciences humaines et sociales anglophones au cours des décennies où l’euphorie des décolonisations a déjà tourné en désarroi postcolonial, et se double du retour en force du libéralisme. Et dès le milieu des années 1990, elles commencent à exercer leur sensibilité aux conditions d’énonciation du savoir pour capter les premiers assemblages d’une nouvelle idéologie cognitive et géoculturelle, mais aussi pour reconnaître les continuités entre les phases du capitalisme colonialiste et la mutation « postindustrielle » du système économique mondial, dans ses poussées transnationales inédites.
 
Cette finesse analytique, puisée dans l’attention aux stratégies énonciatives des œuvres littéraires et à la poétique du discours, constitue un acquis indispensable pour travailler à articuler les effets hégémoniques actuels de la Mondialisation – contre les tentations de globalisation conceptuelle, y compris dans l’effort critique lui-même. Avec cette attention aux inscriptions matérielles du pouvoir dans le discours, il s’agit d’identifier des points critiques où les savoirs sur le mondial se nouent actuellement à la mondialisation des savoirs, c’est-à-dire où se négocient âprement de nouvelles distributions de l’équilibre hégémonique ; en particulier dans la mise en concurrence du scientifique avec « l’information » et « la connaissance », nouveaux modèles du travail intellectuel.
 
En partant cette fois d’une lecture des discours qui se sont mis en réseau discursif mobile sous l’appellation lâche de Global Studies, le séminaire veut mettre en regard les propositions des disciplines qui construisent ou reconstruisent actuellement des concepts du mondial avec leurs conditions discursives dans l’université en cours de mondialisation ; c’est-à-dire aussi sur l’horizon, géopolitiquement et linguistiquement différencié, de la société de la connaissance. Il cherchera à comprendre, par l’étude des termes dans lesquels continue à se faire le « tournant mondial » dans les études postcoloniales, et dans des pans entiers des sciences de la culture (économie et politologie, relations internationales, géographie humaine, anthropologie et sociologie, histoire mondiale et histoire connectée, world literature, et les multiples traverses disciplinaires et traveling theories essayées pour saisir le transnational), ce qui fait le caractère inédit des sciences de la Mondialisation : des sciences qui, au moment où elles se reconfigurent pour penser la Mondialisation, se trouvent aussi pensées par elle. 
 
Les étapes du séminaire chercheront à explorer les différents plans de la différenciation (analytique) des mondialisations, de l’invention (poétique) de mondialités, et des projections (politiques et activistes) de contre-mondialités, qui constituent ensemble l’espace critique de ces luttes énonciatives. Ici, les moyens critiques qui sont fournis par les frayages littéraires et par le jeu de la différence des langues seront remis à l’épreuve. Car si les processus de mondialisation contemporains exigent de repenser fondamentalement les modèles théoriques du rapport entre culture et politique, libéraux comme marxistes, qui sont pris en défaut par les désarticulations de l’Etat-nation et les captations capitalistes du culturel, il faudra descendre généalogiquement jusqu’à la radicalité de l’historicité du discours : au vif de la transaction matérielle entre sens et organisation sociale, où se renouent à chaque instant les modalités spécifiques des différentiels de pouvoir.
 
Pour continuer à théoriser la culturalité du pouvoir, on pourra donc commencer en introduisant le simple coin de la différence des langues, en posant aux Global Studies la question de tout ce qui se glisse d’enjeux critiques par exemple dans la distinction, mise en relief en français, entre mondial et global.
 
 
Repères bibliographiques : 
 
[#_ftn1" title="">[1]

Le volume Le Postcolonial comparé : anglophonie, francophonie (sous la direction de C. Joubert) est paru aux Presses Universitaires de Vincennes, juin 2014.

 
 
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ARCHIVES
 

 

Calendrier automne 2016

 

  • vendredi 7 octobre 2016, 18h-21h : Attention : séance annulée. Columbia Global Center, Reid Hall, 4 rue de Chevreuse, 75 006 Paris, salle 314 : séance de rentrée du séminaire. Table ronde présentant les travaux et questions en cours, et en particulier présentation et retour par Clemens Zobel (Université Paris 8) de la Journée d’étude "L’autonomie politique des réfugié.e.s/migrant.e.s" qu’il a co-organisée à l’université Paris 8 en mars 2016.

 

  • samedi 5 novembre 2016, 10h-17h, Université Paris Ouest Nanterre : 

Journée séminaire du programme transdisciplinaire

 

"Du colonial au mondial : littératures et études littéraires à l’épreuve" : 

Nouvelles perspectives, nouveaux chantiers

 

Projet soutenu par l’Université Paris Lumières, organisé par Silvia Contarini, Claire Joubert et Jean-Marc Moura, dans une collaboration avec les EA 369 (Etudes Romanes), EA 1586 (Centre des sciences de la littérature française) de l’Université de Paris Ouest Nanterre, IUF, et EA 1569 (Transferts critiques anglophones - Poétique de l’étranger) de l’Université Paris 8.

 

Université Paris Ouest
Salle de conférences - Bâtiment Max Weber

 

10h : Ouverture des travaux : Silvia Contarini (Centre de Recherches Italiennes, EA 369 Études Romanes, Université Paris Nanterre), Claire Joubert (TransCrit, EA 1569, de l’Université Paris 8 Saint-Denis) et Jean-Marc Moura (EA1586, Centre des Sciences des Littératures de Langue Française, Université Paris Nanterre, et IUF)

10h30-12h30
Modératrice : Françoise Kral, Université de Caen

Iain Chambers, Université de Naples - L’Orientale
« Mediterranean archives and migrating modernities »

Maria Calafate Ribeiro, Centre d’Études Sociales, Université de Coimbra,
« Post-mémoires d’Europe et le cas portugais »

Lidia Curti, Université de Naples - L’Orientale
« Writing borders : women’s literature of migration in Italy »

 

Débat 

Pause déjeuner

 

14h00-16h00
Modératrice : Sylvie Bouffartigue, Université de Versailles Saint-Queintin-en-Yvelines

Ottmar Ette, Université de Potsdam
« Les études transaréales et les littératures du monde : le cas de la ville de Tanger »

Pascale Rabault-Feuerhahn, CNRS – UMR Pays germaniques
« L’histoire transnationale des études orientales »

Jennifer Burns, Université de Warwick
« Transnational Italy »

 

Débat

 

CONTACT / INFO : silvia.contarini@u-paris10.fr ; claire.joubert@univ-paris8.fr ; jean-marc.moura@u-paris10.fr

 

ACCÈS : La journée a lieu au Bâtiment Max Weber
Université Paris Ouest Nanterre La Défense 
200, avenue de la République, 92001 Nanterre 
RER / Ligne A (St-Germain-en-Laye) : Nanterre Université
SNCF / gare Saint Lazare : Nanterre Université
VOITURE / bld circulaire de la Défense, dir. Nanterre (1ère sortie), droite, sortie Nanterre Université

 

  • jeudi 17 novembre 2016, 16h30h-19h30, Columbia Global Center, Reid Hall, 4 rue de Chevreuse, 75006 Paris, salle 315  :

Table ronde

"Quelle autonomie scientifique des ’Suds’ ?" 

 

avec Maria-Benedita Basto, François Cusset, Stéphane Dufoix, Claire Joubert, Matthieu Renault, Clemens Zobel

 

 

Table ronde introductive au Colloque international "La Théorie critique et le Sud Global : perspectives contemporaines", organisé par le Centre de Recherches Anglophones (EA 370, Université Paris Ouest Nanterre), le Laboratoire SOPHIAPOL (EA 3932, Université Paris Ouest Nanterre) et TransCrit (EA 1569, Université Paris 8), en collaboration avec le MA in HIstory and LIterature (Columbia Global Center), les 17 et 18 novembre 2016. Comité scientifique François Cusset, Stéphane Dufoix, Claire Joubert, Simon Tabet.

 

La journée du 18 novembre, 9h-18h30, "Re-conceptualiser la modernité. Perspectives contre-hégémoniques depuis le monde postcolonial", a lieu à l’Université Paris Ouest Nanterre, salle 2, bâtiment W (Max Weber).

 

 Programme complet :

 

Colloque international Global South - programme

 

 

 

Calendrier 2015-2016

 
  • vendredi 25 septembre 2015, 9h30-18h, Université Paris Ouest Nanterre, salle Paul Ricoeur (B 016)

 Journée séminaire "Du cololonial au mondial : littératures et études littéraires à l’épreuve"

 organisée dans le cadre du Projet UPL, par Silvia Contarini, Claire Joubert et Jean-Marc Moura, des EA 369 (Etudes Romanes), EA 1586 (Centre des sciences de la littérature française) de l’Université de Paris Ouest Nanterre, et EA 1569 (Transferts critiques et dynamique des savoirs - Poétique de l’étranger) de l’Université Paris 8.

 programme des interventions et informations pratiques :

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Séance du programme UPL "Du colonial au mondial : littératures et études littéraires nationales à l’épreuve"

conférence de Francisco NOA (Universidade Lurio, Moçambique) : Literary Coloniality, Nationality and Transnationality : The Case of Mozambique

La conférence sera suivie d’une table ronde animée par Maria Benedita Basto (Université Paris Sorbonne) et Graça Dos Santos (Université Paris Ouest Nanterrre). Langues : francais, anglais, portugais.

Conférence organisée dans le cadre du Projet UPL, par Silvia Contarini, Claire Joubert et Jean-Marc Moura, des EA 369 (Études romanes) et EA 1586 (Centre des sciences de la littérature française) de l’Université Paris Ouest Nanterre et EA 1569 (Transferts critiques et dynamique des savoirs, domaine anglophone - Poétique de l’étranger) de l’Université Paris 8, en collaboration avec l’IUF et le Columbia Global Center. 

 

10h : René-Marc Pille (Université Paris 8) : Le concept goethéen de Weltliteratur  : origine et contextualisation

11h : Christian Helmreich (Université Paris 8) : Herder – Goethe – Forster – Schlegel – Humboldt. La notion de Weltliteratur et sa préhistoire à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle allemand

12h : Hélène Quiniou (Columbia University) : Race et Weltliteratur  : l’alternative "terrestre" des frères Humboldt

14h30 : Jean-Jacques Lecercle (Université Paris Ouest Nanterre) : Langue mondiale. Littérature mondiale ?

15h30 : Bernard Mouralis (Université Cergy-Pontoise) : Les littératures africaines : entre romantisme et mondialisation

16h30 : Dominique Combe (ENS Ulm) : à partir du débat de 2007 autour de la "littérature-monde".

  • vendredi 12 juin, 18h-21h : Rémy Bazenguissa-Ganga (anthropologue et sociologue, EHESS) et Rada Ivekovic, philosophe et indianiste (philosophe et indianiste, CIPh, TERRA) - Comment dépasser l’épistémologie hégémonique ? A propos du séminaire "Quand le sud global aide à penser et dire le monde commun", qu’ils co-organisent avec Kadya Emmanuelle Tall actuellement au CIPh (cf. présentation en ligne).
  • vendredi 26 juin, 18h-21h, salle de conférence : Laurent Jeanpierre, politiste, (LabTop/Université Paris 8) - Transnationalisme abstrait et transnationalisme concret.